Les vastes étendues désertiques australiennes se diversifient soudainement au centre du continent : crêtes de quartz érodé des monts Mac Donnell, monolithes de granite des monts Hart, mais surtout crêtes gréseuses des monts Olga et d’Ayers Rock, les montagnes les plus fameuses d’Australie.
A 446 km au sud-ouest d’Alice Springs, Ayers Rock se présente comme une montagne solitaire s’élevant d’un seul jet au milieu d’un plateau de sable rouge, désertique et plat, qu’elle domine de 348 m. Le monolithe est long de 3,6 km, large de 2,5 km, il recouvre au total 468 ha et son périmètre est de 9 km : son altitude par rapport au niveau de la mer dépasse légèrement 900 m.
Un roc flamboyant surgi du désert
The rock (« le rocher »), comme l’appellent les Australiens, ou encore Uluru dans la langue aborigène locale, ressemble, vu de loin, à une sorte de grande baleine couchée : ses flancs retombent en pente abrupte, son dos, adouci par la main d’une érosion millénaire, forme une surface quasi plane aux contours ronds. C’est la solitude de cette montagne, sorte de pierre immense surgie du sol plat, qui crée sa singularité géographique.
Ses couleurs somptueuses et changeantes ont fait de ce monolithe l’une des merveilles du monde. Rouge flamboyant au lever du jour, dans la pureté matinale du ciel du désert, la roche devient ocre, puis orange dans la journée ; le soir venu, lorsque les rayons du soleil couchant la frappent sous un angle bas, elle retrouve encore, quelques instants durant, cette couleur rare, pourpre ou carmin, qui enchante le regard.
Les flancs d’Ayers Rock sont éventrés par des excavations verticales, sortes de gouttières creusées dans les couches de grès les moins dures. Les jours de pluie ou d’orage, l’eau dévale en cascades successives le long de ces gouttières et aboutit à de petits lacs éphémères et à des points d’eau qui entretiennent comme un halo d’humidité permanente autour de la roche. Les parcelles de végétation arborée qui en résultent contrastent avec la mer d’épineux clairsemés et de buissons rabougris qui forment la végétation dominante du plateau.
