Le Spitzberg

Le Spitzberg est la plus grande et la plus occidentale des îles qui composent l’archipel du Svalbard, au nord de la Norvège. Cet archipel comprend principalement la terre du Nord-Est, l’île de Barents, l’île d’Edge, la terre du Roi-Charles, Kvitoya et l’île aux Ours (Bjornoya), à mi-chemin de la Norvège, royaume auquel le Svalbard est rattaché depuis 1925.

Située au nord-est du continent européen, au-delà de la mer de Barents, et séparée du Groenland par le détroit de Fram, l’île de Spitzberg étend ses 39 000 km² entre 76° et 80° de latitude N.; sa position géographique est remarquable : à l’entrée de l’océan Glacial Arctique et à 1000 km seulement du pôle Nord, sur la route duquel l’île fut souvent la dernière halte.

C’est en 1596 que le navigateur ,néerlandais Willem Barents longea les côtes ouest et nord-ouest de l’île, libres de glaces, et débarqua sur un véritable no man’s land qui reçut le nom de Spitzberg, c’est-à-dire « montagnes pointues ».

Telle est bien l’image « alpine » offerte par le Spitzberg vu de l’ouest, bien que son plus haut sommet, au nord-ouest de l’île, n’atteigne que 1717 m. Dans le centre et les zones orientales dominent des plateaux élevés. Certains, comme dans la région du Templefjord, ressemblent à des pyramides constituées de lits rocheux, alternativement tendres et durs. D’autres voient leurs sommets couronnés par de puissantes masses calcaires – ainsi apparaissent les Tre Kroner vues depuis la baie du Roi -, tandis q’en d’autres endroits ils sont bordés par une corniche formée de coulées ou de filons de roches volcaniques noires. Des zones basses, les strandflat, se développent quelquefois sur des kilomètres entre la côte et les pentes montagneuses.

Un paysage sculpté par la glace

Les paysages du Spitzberg sont surtout profondément marqués par l’action des glaciers. Dans les zones aujourd’hui déglacées, demeurent de nombreux témoignages de cette empreinte: roches polies ou striées , blocs erratiques perchées et abandonnés lors du retrait des glaciers, nombreux cirques et vallées glaciaires et, plus spectaculaires encore, fjords majestueux qui entaillent les côtes ouest et nord de l’île sur plusieurs dizaines, voire une centaine de kilomètres.

60% de ce territoire sont d’ailleurs couverts par une multitude de glaciers dont beaucoup atteignent la mer, formant de magnifiques fronts de glace de couleur bleu turquoise, hauts de 10 à 30 m. Les autres alimentent en eau vive tout un lacis de ruisseaux, qui se jettent dans la mer par de très beaux deltas. Il subsiste même de véritables calottes de glace, épaisses par endroits de 600 m – celle qui recouvre les trois quarts de la Terre du nord-Est étant la plus grande d’Europe.

Le sol reste gelé en permanence jusqu’à 300 m de profondeur ou plus : seule la partie supérieure dégèle en été, parfois sur moins de 1 m, ce qui suffit à faire renaître une végétation de toundra dépourvue d’arbres. L’action du gel et du dégel provoque aussi sur le sol la formation de curieux cercles ou polygones de pierres.

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