Le Fuji-Yama

Situé au centre de l’île de Honshu, au cœur de l’archipel nippon, dont il constitue le point culminant (3776 m), le grand cône élancé du Fuji-Yama ( ou Fuji-San), chéri des poètes et des peintres, symbolise le Japon et évoque pour le profane l’image type du volcan.

Yama et san sont synonymes de montagne. Fuji, qui signifie « pas deux » (unique), est aussi la déformation de Fuchi, nom de la déesse du feu des Aïnous, les premiers occupants des îles et presqu’îles du Nord-Est asiatique. Qu’il soit « montagne sans pareille » ou « montagne du feu », ce bel édifice volcanique mérite son nom. La majesté de ce cône en a fait la demeure des dieux.

La légende veut qu’il soit apparu pour la première fois en 286 avant J.-C. ; en 806 l’empereur érigea le premier temple à son sommet, qui devint un but de pèlerinage. Au printemps, les Japonais s’en vont en foule admirer de loin leur montagne sacrée, dont le faite,encore enneigé, compose avec les baies et les lacs qui l’environnent, parmi la verdure et les cerisiers en fleur, un paysage tout à la fois contrasté et plein d’harmonie.

Chaque été, un flot de pèlerins et d’excursionnistes en entreprend l’ascension. Il leur faut pour cela quitter au petit matin l’une des grandes villes du centre de Honshu, Tokyo, Yokohama ou Kyoto. Si la visibilité est bonne, ils pourront dès leur départ apercevoir le Fuji-Yama, bien qu’une centaine de kilomètres à vol d’oiseau les en sépare.

Un paysage de collines boisées coupées de vallées à rizières, où cinq lacs se nichent parmi les pins, s’étend autour du Fuji-Yama : c’est le piédestal du volcan. Sur le versant nord, une route monte jusqu’à 2400 m d’altitude à travers des forêts déchirées çà et là par des ravins torrentiels et des couloirs d’avalanches. l’ascension se poursuit à pied, sur un bon sentier ponctué de « stations », lieux de méditation et refuges de haute montagne. De plus en plus rabougrie et clairsemée, la forêt permet d’apprécier la nature volcanique du terrain. Le sentier travers des coulées de lave, gravit des pentes de scories meubles dont le calibre augmente à mesure que l’on s’élève. Vers 3000 m d’altitude, les derniers buissons d’aulnes font place à un désert minéral.

La huitième station, 200 m plus haut, est un endroit idéal pour passer la nuit. Par temps clair, on aperçoit au nord les lumières de Tokyo et celles qui soulignent les découpures de la côte méridionale du centre de Honshu. Le lendemain, une fois le sommet atteint, on assiste au lever du soleil sur les Alpes japonaises et l’océan Pacifique. Dans le cratère de 700 m de diamètre et 100 m de profondeur, aucun signe d’activité ne se manifeste. Si l’on emprunte pour descendre l’une des pistes balisées du versant sud, on passe entre 3000 et 2500 m d’altitude, à proximité de trois petits cratères créés en 1707 par la dernière éruption du volcan.

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